Les Seychelles en Vérité
Du 1er au 22 septembre 2025
Semaine du 1er au 8 septembre - Mahé
Je décolle de l’aéroport de Toulouse le 1er septembre à 11h25. Je fais escale à Londres puis à Doha, pour atteindre Victoria, la capitale des Seychelles, le 2 septembre à 8h30.
Au cours de ce périple, j’ai le plaisir de flâner pendant une heure dans l’aéroport de Doha au Qatar. J’aime les lieux de transits où le monde se croise… Je vois des indiens, des pakistanais, des israéliens, des européens, des africains… Certaines de ces personnes prendront le même avion que moi et, pendant quelques heures, nous allons partager le même air pour atteindre la même destination.
L’aéroport de Doha est un univers coloré où l’art et la créativité sont présents. Un lieu attire particulièrement mon attention… Au milieu du flux des passagers a été crée un espace de douceur et de paix, destiné au repos.
Ici, les gens s’allongent sur l’herbe synthétique et s’endorment, pendant que d’autres lisent ou se recueillent. J’ai été touchée par une belle dame tout de vert vêtu, absorbée dans une profonde méditation… Il m’a semblé qu’elle priait au pied de cet arbre de lumière.
Une magnifique promesse de sérénité et de réconfort qui m’accompagne jusqu’à Victoria.
Mardi 2 septembre - Villa Cachée
L’an dernier, j’avais traversé Los Angeles pour atteindre Long Beach après 15 heures de vol et cela m’avait semblé bien plus facile que de conduire dans Mahé pour me rendre à la Villa Cachée où je vais loger.
Tout d’abord, il faut que je m’habitue à conduire à droite… Ensuite, il faut que je me glisse dans le trafic dense de l’île qui ne comporte qu’une route principale coincée entre l’océan et la montagne. De plus, les habitants roulent vite et s’énervent facilement ! Je suis fatiguée et finis par me perdre sur la trentaine de kilomètres qui séparent Beau Vallon de l’aéroport de Victoria ! Incroyable ! Je téléphone à Emily, mon hôte. Bien gentiment, elle me rejoint et cinq minutes après, je pose enfin mes bagages dans la Villa Cachée !
L’appartement est propre et calme… Je prends une douche et dors une heure avant de partir à la découverte de Beau Vallon Beach…
Beau Vallon Beach
Depuis le mois de mai, je traverse une période de turbulences assez éprouvante. Je suis fatiguée et j’ai besoin de me ressourcer loin des soucis et des déconvenues auxquels je fais face. De tout cœur, j’espère et prie pour trouver un seconde souffle aux Seychelles.
La présence du Christ qui m’accompagne à chaque instant m’apporte un grand réconfort. Il est ma source de vie. Mais, parfois, dans l’âpreté de l’épreuve, j’aimerais qu’une main aimante se tende, qu’une épaule consolante accueille ma tête lourde de peines et que des bras tendres m’aident à panser mes blessures… J’aimerais un homme de chair aux côtés du Christ. Parfois, il me parait bien difficile de continuer à avancer seule tant la pente est raide…
Mais au-delà du soutien, c’est surtout l’envie de partager qui est née. En effet, depuis dix ans, j’ai fait le choix de vivre seule car je devais m’occuper de ma santé, après une période de maladie. Cette nécessité a été le point de départ d’un chemin spirituel que j’ai placé au centre de ma vie. Aujourd’hui, la présence du Christ est ancrée dans mon existence et, au lieu de fermer l’horizon, elle ouvre un espace où faire croître un amour. Mais, je ne l’ai pas rencontré et ignore s’il existe…
En attendant d’avoir une réponse, je me baigne dans l’Océan Indien et m’allonge sur la plage de sable fin… Mon Dieu ! Que le monde que tu as crée est beau ! Mon cœur se gonfle de joie et d’espérance devant tant de grâce et de délicatesse… Je m’emplis de lumière…
Mercredi 3 septembre - Victoria
La météo annoncée pour ce matin devait être ensoleillée et se dégrader dans l’après-midi. Je comptais découvrir Cap Ternay et notamment la plage de Port Launay, au sud de Beau Vallon.
Des averses assez importantes m’ont convaincue de renoncer à mon excursion, d’autant que les routes sont escarpées, sinueuses et très fréquentées par la population locale qui roule globalement plutôt nerveusement. Les automobilistes passent quoiqu’il arrive… Les bus aussi ! Ils ne s’arrêtent, ni ne reculent et prennent parfois les deux voies pour tourner sur des routes sans accotement, collées à la montagne ! Je respire… Et je poursuis à mon rythme, ne dépassant pas les 40km/h préconisés. De toute façon, j’ai trop peu l’habitude de ce type de conduite pour me risquer à élever ma vitesse.
À Victoria, après avoir quasiment jeté la voiture dans une descente pour laisser passer deux camions qui prenaient toute la route et qui ne décéléraient pas. À peine sortie du petit espace en pente raide où j’vais réussi à faufiler la voiture, je vois arriver un troisième camion. Stop ! Je lui ai fait signe que je ne bougerai pas ! Je n’en pouvais plus, il fallait que je sorte de cette rue ! Contrairement à ce que j’aurai pensé, le conducteur n’a pas insisté, à reculé et m’a laissé passer… De même qu’un chauffeur de bus… À d’autres reprises, j’ai remarqué que les automobilistes klaxonnent, accélèrent et forcent presque le passage mais qu’ils ne sont pas agressifs… Ils veulent poursuivre leur route car il n’y en a qu’une sur laquelle il est impossible de faire demi-tour ou de se garer sur le bas-côté… Puisqu'il n’y en a pas !
L’ambiance routière m’a beaucoup rappelée l’Afrique, l’Algérie et le Sénégal, en particulier. Sur le bord des routes déjà étroites et encombrées de voitures, de camions et de bus, marchent des piétons, hommes, femmes et enfants qui semblent totalement indifférents à l’agitation et aux véhicules qui les frôlent… Chacun prend sa place et, presque miraculeusement, arrive à destination sain et sauf ! Ouf…
Après avoir fait quelques courses et une sieste, je me rends à Victoria, la capitale des Seychelles. En sortant du parking, je tombe sur le Temple Hindou de la ville. Ce culte rassemble environ 5 500 personnes, soit 5,4% de la population totale. Je le visiterai une autre fois car il est fermé. Ici, la nuit tombe à 18h30 les institutions et les boutiques ferment entre 17h et 18h. En revanche, à 7h du matin, les enfants se rendent à l’école et une intense activité bat déjà son plein.
Avant de rentrer, car je ne veux pas conduire de nuit, je me recueille dans la Cathédrale de l’Immaculée Conception. Dans le calme du lieu, j’entends des sifflements d’oiseaux comme ceux qui résonnent autour de la Villa Cachée où je loge. En effet, la végétation luxuriante abrite une faune très vivante dont l’activité sonore est perceptible de jour comme de nuit. Par contre, je ne comprends pas d’où provient cette ambiance de forêt tropicale au sein de la cathédrale…. Je regarde autour de moi… Pas d’oiseaux… Dehors, le bruit de la ville… J’aime bien capturer des univers sonores… J’enregistre celui-ci sur mon dictaphone quand, soudain, je vois les hauts-parleurs ! Quelle douce idée de laisser gazouiller les oiseaux dans la maison de Dieu ! C’est tellement apaisant…
En vérité…
Comme je le disais en introduction de ce voyage, ces derniers mois me mettent à l’épreuve. Je me sens bousculée, parfois désorientée et, bien souvent, les choses ne se déroulent pas du tout comme prévu ou espéré… Quelque chose s’est grippé. Comme nombre d’humains, j’ai déjà connu des passages à vide, des périodes de désarticulations et de deuils. La souffrance comme le bonheur sont éphémères. Ils ne me semblent pas opposés et se nourrissent l’un de l’autre. Non pas qu’il faille être malheureux pour mieux apprécier le bonheur et inversement… Je ne crois pas.
Je crois que tout ce qui se passe sur cette terre, ainsi que chaque être qui la peuple, porte en soi une part d’incohérence et d’imperfection, tout en détenant une idée de grandeur et d’achèvement. C’est ce qui nous met en mouvement et en tension. Pour qu’il y ait mouvement, il faut qu’il y ait tension. Mais, il me semble qu’il y a une différence fondamentale entre la tension mécanique nécessaire au ressort physique et psychique qui permet de se lever chaque matin et d’envisager une suite à son existence sans plonger dans un désespoir profond, et la tension en trop. Celle qui ne permet pas le mouvement mais qui produit l’agitation. L’agitation, qui, à mon sens, est une manifestation du désespoir. Celle ou celui qui espère ne s’agite pas. Il n’en a pas besoin car il a confiance. L’espérance se nourrit de la confiance. Ce n’est pas simplement se dire que j’espère qu’il se passera ceci ou cela… Peu importe ce qui se passera, j’ai confiance et j’espère. Je poursuis mon voyage sur cette terre quoiqu’il arrive car il n’est pas ma destination finale. Il est un passage.
Je suis de passage et ce n’est pas ma volonté qui s’accomplit. Celle ou celui qui cherche à accomplir sa volonté propre vit sur les montagnes russes de l’humeur. S’ils obtiennent ce qu’ils veulent, ils sont joyeux, satisfaits, voire même arrogants et imbus d’eux-même. Dans le cas contraire, ce sera la chute… Accompagnée de l’immense effort de conserver le masque de l’assurance et de la maîtrise, alors qu’intérieurement tout s’effondre.
Laissons s’effondrer ce qui doit l’être, peut-être verrons-nous alors l’horizon derrière les murs écroulés qui nous enfermaient ? J’ai souvent l’impression que chaque humain érige une forteresse autour de lui pour se protéger. Pourquoi avons-nous tant besoin de nous protéger alors que nous sommes tous vulnérables. Nous avons beau nous vêtir des habits les plus somptueux, nous sommes nus. Totalement nus. Qu’allons-nous emporter de notre passage sur cette terre ? Rien, je le sais. Je l’ai vu.
Un voyage bien plus vaste que tous ceux que je ferai sur cette terre m’attend. Un voyage sans frontière, sans retour, sans bagage… Un voyage en vérité qui commence ici et maintenant pour se poursuivre au-delà et qui a commencé bin avant ma naissance. Dans cette vie, je me prépare à ce voyage ultime. Cette préparation est nécessaire. Et, même si j’ai le sentiment de faire bien des erreurs irréparables, elles ne le sont que le temps d’ici et maintenant. La vérité n’est pas dure comme fer mais douce comme la soie. Elle est un tissu léger qui ne me couvre pas pour me cacher mais au contact duquel je me révèle toute entière. Qui me révèle tout. Son opacité ne fait pas écran, ne me sépare pas du monde mais reflète un espace plus vaste que tout. Le repli sur soi n’est nécessaire et sain que s’il permet la gestation d’une expansion nouvelle et accrue. Je me plie comme le tissu de la vérité et, lorsque je me déplie, je me déploie.
Je voulais que l’année de mes cinquante ans soit exceptionnelle, tant j’étais émerveillée d’avoir atteint cet âge. Je sens que j’arrive à la fin de ce parcours et constate que ce n’est pas ma volonté qui s’accomplit. Même si je crois que ça l’est, ça ne l’est pas. Aujourd’hui, je suis réveillée par le fracas de l’effondrement de ce que je tenais pour exceptionnel au départ de cette cinquantième année. Qu’était-ce d’ailleurs ?… Voyager pour m’offrir une respiration que je peine à trouver dans mon quotidien… Me libérer de mes entraves… Oui. Me nettoyer, me purifier, m’abandonner à l’inconnu pour mieux me connaître, me révéler, prendre toute la place dont j’ai besoin sans que qui que ce soit me limite, voir si derrière l’horizon il y a d’autres perspectives… Faire exploser le plafond de verre, arracher les chaînes et courir loin, le plus loin possible, à prendre haleine… Ne plus jamais revenir. Un voyage sans retour.
J’ai débuté cette odyssée quand j’ai eu mon permis de conduire et une voiture, soit en 2018. À cette époque, j’avais déménagé de Toulouse où je vivais depuis plus de vingt ans pour venir à Gaillac. J’ai passé cette année-là chez mes parents car la maison que j’habite actuellement était en travaux. J’étais en convalescence d’une période de maladie et encore faible. Cependant, je savais, je sentais, que nous allions vers la fin. La fin d’une ère familiale. Par la suite, ma grand-mère est décédée en 2020 et mon père en 2021. Je sentais cette fin se préciser et j’ai eu besoin de voyager à travers l’histoire de ma famille. Je me suis rendue en Cerdagne, dans les Landes, au Pays Basque et en Auvergne. Je voulais voir ces lieux où mes aïeuls avaient vécu du vivant de mes parents. J’avais besoin de leurs mots et de leurs souvenirs pour nourrir ces voyages. J’ai vu d’où je viens. J’ai vu le nom des aïeuls sur les tombes. J’ai vu qu’ils avaient vraiment existé. Après le décès de mon père, j’ai eu le désir d’aller plus loin… Vers des destinations et des objectifs plus personnels. Je suis partie faire une retraite en Charente-Maritime, quelques semaines après le drame qui a précipité la fin de vie de mon père.
En 2022, je suis restée avec ma mère qui était atteinte d’un cancer. Puis, en 2023 ce fut le Nouveau-Mexique suivi de la Californie l’année d’après. Enfin, mon cinquantième anniversaire est arrivée en 2025 accompagné d’une semaine à Berlin en janvier, d’un mois à Paris en mars et de trois semaines aux Seychelles en septembre. En notant ces dates, je remarque que je n’ai pas fait de voyages significatifs quand je vivais à Toulouse. Je partais en Espagne dans la maison de mes grands-parents comme je le faisais depuis mon enfance. Rien de nouveau… Une histoire qui se répète ou se poursuit… Mon existence était en effet sclérosée sur certains aspects par les conséquences d’évènements liés à mon enfance mais aussi je vivais à distance de ma famille et la ville m’offrait une forme de dépaysement culturel qui satisfaisait mon goût du voyage. En revanche, je me souviens très nettement d’avoir évoqué un désir de voyage en 2014. Ma relation avec mon compagnon battait de l’aile et après un divorce en 2010, j’étais épuisée à l’idée d'une nouvelle séparation. Épuisée aussi par mon travail de directrice de Centre de loisirs auquel je ne trouvais plus de sens. Bref, ma vie prenait l’eau et je sentais que je n’avais plus les resources de rebondir… J’allais m’effondrer. Je rêvais de partir loin… Je rêvais de Californie. je me suis effondrée et dix ans plus tard, j’ai pu partir en Californie, enfin… Tout était donc possible, y compris renaître et réaliser ses rêves !
J’ai passé trois ans à rêver, maintenant, je me réveille.
Jeudi 4 septembre
Avant de réserver une place d’avion, j’ai recueilli quelques informations concernant Les Seychelles auprès de différentes sources, notamment au sujet du climat. Les avis étaient unanimes, la meilleure saison pour visiter les îles s’étend de mai à octobre car il s’agit de la saison sèche…
Comme hier, je me lève à 5h du matin. Je consulte la météo. Peu ou pas de pluie et de belles éclaircies sont attendues… Au lever du jour, il bruine et le soleil peine à s’imposer au milieu de la masse nuageuse qui s’accroche à Beau Vallon. vers 8h, j’en conclus que les éclaircies annoncées ne viendront pas et qu’il est tant que je parte pour découvrir, même sous la pluie, Port Launay Beach.
Port Launay Beach
Port Launay est une plage réputée dans les guides touristiques pour son sable blanc et ses eaux turquoises peu profondes, idéales pour faire du snorkelling… Sous les nuages, je marche sur la plage et prend quelques photos. Puis, je me réfugie au bar de l’hôtel de luxe dont les chaises longues esseulées attendent les touristes.
En sirotant une tisane, je pense à ma doctoresse qui a passé sa lune de miel aux Seychelles il y a douze ans. Elle en garde un souvenir paradisiaque de soleil et de plongée. Elle y avait séjourné en janvier, pendant la saison des pluies… Un autre souvenir affleure… Une phrase plutôt… Prononcée par une connaissance que j’ai croisée en juillet. Elle me disait que, quand elle allait quelque part, elle préférait voir sur place ce qui se passerait et imaginer le moins de choses possibles pour ne pas être déçue… J’ai pris sa pensée comme un conseil tant j’ai senti que le décalage pourrait être grand entre l’image que j’avais des Seychelles et ce que je trouverai sur place... Tant cette sensation de décalage s’applique, en ce moment, à presque toutes les dimensions de mon existence…
En regardant les clients de l’hôtel tourner autour des chaises longues et, pour les plus courageux, tenter une baignade avant de se replier au bar de la plage sous une averse, je me dis que c’est un privilège d’être ici. Les clichés et l’image de carte postale ne sont pas au rendez-vous mais cela n’enlève rien à la beauté du lieu et à l’harmonie qui en émane. Une vague de douceur m’envahit et c’est exactement ce dont j’ai besoin… Merci !
Cap Ternay Road
Je tente d’aller jusqu’à Cap Ternay par une route particulièrement étroite… Arrivée à destination, je fais demi-tour car la plage est accessible à pied mais le sol est beaucoup trop mouillé et je crains de tomber.
En descendant Cap Ternay Road, je fais une halte rapide et pluvieuse sur une plage…
Un rayon de soleil illumine la baie de Victoria lorsque je m’arrête sur un belvédère pour prendre une photo au milieu de touristes ravis de cette éclaircie !
Glacis Beach
Après mon escapade de ce matin, je déjeune et fais une sieste. À mon réveil, le soleil perce les nuages. Je saute dans la voiture, direction Glacis Beach, au nord de Beau Vallon.
Je constate à quel point la lumière est importante dans ma vie, qu’elle soit terrestre ou céleste. D’ici-bas ou d’au-delà. J’ai besoin de percevoir la beauté de ce monde à travers l’incroyable palette des couleurs qui la révèle. Plus je prends de photos, plus je me rends compte à quel point ce besoin est viscéral. En fait, plusieurs besoins se corrèle autour de celui qui est au centre, le besoin de témoigner.
Je sens que ma mission sur cette terre est de témoigner. Et, en particulier, de témoigner de la beauté de ce monde qui m’émerveille. Cet émerveillement qui fait naître en moi une sensation de douceur. Je me sens bien dans ce monde, sur cette terre. Je l’aime. Je l’aime toute entière… Pas seulement la nature mais aussi les villes, pas seulement les animaux mais aussi les humains, pas seulement les grand soleils mais aussi les temps gris, pas seulement les rires mais aussi les épreuves… Trouver de la douceur dans l’épreuve est une immense consolation.
Sunset Beach
J’aimerais passer ma vie à contempler cette planète et à prendre des photos. Je voudrais aller d’un pays à l’autre et rentrer chez moi pour me reposer et refaire ma valise pour une nouvelle destination. Parfois, je me dis que c’est impossible que je meure sans avoir découvert les moindres recoins de ce monde…
Ce monde est désordonné, dangereux, éprouvant… Mais il est aussi fascinant, magnifique, réconfortant… Nous sommes cela aussi. Chaque personne porte en elle ombre et lumière. Du plus loin que je me souvienne, j’ai l’intime conviction que l’amour triomphe de tout. Que la lumière l’emporte toujours sur l’ombre. Même si la bataille est rude… Cette bataille n’est pas contre quelque chose pour éteindre un objectif. Elle est pour, avec, pour l’amour et avec lui. pour l’amour que je porte en moi. Oui, il faut que je lutte pour que cet amour ne meure pas. Pour qu’il ne s’éteigne pas face aux épreuves. C’est ma part de lumière qu’il faut que je nourrisse, que je préserve comme un feu indispensable à ma vie.
Beau Vallon Beach
Après Sunset Beach, je redescends vers Beau Vallon. Je gare la voiture à la Villa Cachée et vais à pied jusqu’à la plage qui se trouve à 300 mètres environ. Le jour de mon arrivée, elle resplendissait sous le soleil. Ce soir, j’ai envie de voir de quelles couleurs la pare ce crépuscule d’après la pluie… Les nuages apportent un caractère aux paysages si un rayon de soleil révèle leur puissance… Comme l’éclat d’un regard illumine les rides sur un visage… Et c’est peut-être lorsque l’ombre se fait profonde que les éclats de lumière qui subsistent s’expriment avec une acuité étonnante.