Icônes

 

En 2014, j'ai traversé trois années successives de maladies. Au cœur de ma dernière hospitalisation, j'ai pensé que ma fin était venue. Je me suis alors demandée ce qu'il restait au moment de la mort. Prisonnière de ce lit d'hôpital, j'ai senti que je descendais dans mon corps. Rien de ce qui constituait ma vie ne serait là à ma dernière heure. Tout disparaîtrai.

Je continuais à descendre dans mon corps quand, soudain, j'ai perçu une lumière blanche. Elle était d'une pureté irréelle. Elle irradiait au niveau de mon ventre avec une douce puissance. Là, j'ai vu la seule chose qu'il restait... L'Amour... J'ai compris que la mort est cette rencontre ultime avec l'Amour. J'ai senti une énergie invisible se lever en moi. J'ai alors pensé que si je sortais de cet hôpital, le but de ma vie serait de faire circuler cet Amour. Je ne savais pas comment, ni même si j'en étais capable mais je savais que je le ferai du mieux que je pourrai.

Ces icônes sont un témoignage de cet Amour.

 

"La Vierge d'Intercession"

Tempéra sur bois

J'ai choisis de peindre cette Vierge car elle intercède en faveur de la personne qui la prie auprès de son fils, Jésus. En effet, je traversais une période d'épreuves. J'avais besoin de l'appui de Marie pour m'accompagner sur le chemin du deuil de mon père et de ma grand-mère et sur celui du cancer de ma mère. En deux ans, j'avais perdu les membres de ma famille proche, il ne restait que ma mère, malade. Peindre cette icône m'a permis de garder espoir. Juillet 2022, atelier de Véronique Vié.

 

"L'Emmanuel"

Encaustique froide sur bois

Lorsque j'ai vu le visage de Jésus Christ Emmanuel, j'ai été touchée par la beauté de ce visage d'adolescent empreint de maturité spirituelle. En écho, je voyais le chemin spirituel parcouru ces dernières années, les efforts accomplis et la fragile sagesse que j'essayais de fortifier. Ma jeunesse spirituelle trouvait un miroir dans les traits du Christ. Lorsque j'ai réalisé cette icône, j'ai senti une possibilité de naissance nouvelle à une vie qu'il me restait à construire. Septembre 2022, atelier de Michaël Greschny.

 

"La Vierge Marie et l'Enfant Jésus"

Tempera sur bois

Cet automne-là, ma mère débutait six mois de chimiothérapie après une première opération de son cancer. L'épuisement d'un été marqué par les angoisses liées aux diagnostics médicaux, me faisait redouter ces six mois. Écrire cette icône m'a soutenue dans l'épreuve. Grâce à elle, j'ai rendu hommage à ma mère. Aujourd'hui, elle est accrochée dans sa chambre et veille sur sa santé retrouvée. Octobre 2022, atelier d'Olga Zakayana-Astorg.