Silhouette Island
Du 8 au 11 septembre
20,1km2
Lundi 8 septembre
Silhouette Island est située a environ 45 minutes de bateau de Mahé. Nous accostons ce lundi 8 septembre vers 11h dans la marina La Passe. Sur cette Île de 20km2, sont implantés deux hôtels, La Belle Tortue et le Hilton Labriz où je loge. Le reste de ce territoire est une réserve naturelle préservée.
Ici, les membres du personnel de l’hôtel se déplacent en buggy, sans un bruit. Les voitures et les motos sont interdites. En revanche, des vélos sont mis à disposition de la clientèle. Ce complexe hôtelier est assez vaste et pour ceux qui aiment la marche, c’est une bonne nouvelle !
History
Silhouette Island est la troisième plus grande île des Seychelles après Mahé et Praslin. Elle a été découverte officiellement en 1742 mais n’est peuplée de manière continue qu’en 1860 avec l’arrivée de la famille Dauban. L’île a été nommée Silhouette en hommage à Étienne de Silhouette qui fut commissaire du roi à la compagnie des Indes orientales en 1751. En 2010, elle est classée Parc National et 93 % de sa superficie est protégée.
Avant l’arrivée de la famille Dauban, des familles françaises ont acheté des parcelles pour y faire travailler des esclaves dans les plantations de cocotiers. En 1860, Auguste Dauban s’installe à Anse Lascars qu’il reçoit de son père. À sa mort, il utilise son héritage pour acheter les neuf autres parcelles de l’ïle et en devenir l’unique propriétaire. Il amasse une immense fortune avec le commerce d’huile de coprah. D’ailleurs, on le surnommera le « Rotchild de l’Océan Indien ». En 1960, Henri Dauban décide de vendre Silhouette à un groupe français. Puis, les Seychelles prononcent leur indépendance en 1976 et la rachète en 1983. En 2011, la chaîne Hilton ouvre un hôtel.
By night
À la nuit tombée, je découvre le complexe hôtelier qui s’étend le long de la plage sur près de 1,5km. Comme le jour, chaque détail est soigneusement mis en scène pour créer une atmosphère de paradis sur terre qui invite au bien-être et à la détente. Des centaines d’employés logés sur l’île travaillent nuit et jour pour que la magie opère. Ils viennent du monde entier et, en particulier d’autres pays d’Afrique plus pauvres que les Seychelles.
Au SPA, j’ai discuté avec un jeune homme malgache, Jérémy. Ici, il gagne en un mois ce qu’il obtiendrait en quatre dans son pays. Il était content de parler français avec moi. Cependant, il me disait qu’il souffrait d’être loin de sa copine restée à Madagascar mais aussi du traitement que réservent certains seychellois à leurs collègues étrangers. D’après lui, l’animosité est patente… Parmi le personnel du Hilton Labriz, il y a aussi un certains nombre d’asiatiques, majoritairement des indiens.
Je pense que ces personnes ne pourront jamais s’offrir l’opulence qui se déploie ici et que le décalage avec la réalité de leurs pays doit être choquante. La plupart d’entre eux ont probablement laissés femmes et enfants pour gagner plus d’argent aux Seychelles. De tout coeur, je souhaite que la vie leur donnera ce qu’ils espèrent… Je pense en particulier à Jérémy qui aimerait que sa copine soit embauchée au Hilton. Puisse-t-il y parvenir ! Je constate que peu de choses ont changé… Les anciens colonisateurs sont toujours servis par les anciens colonisés. Maintenant, ils sont rémunérés et leurs pays sont indépendants, mais sur le fond, je n’ai pas l’impression d’un grand changement… L’égalité reste un doux rêve...
Mardi 9 septembre - Snorkelling
Ce matin, je me lève et vais prendre mon breakfast au Café Dauban. Me voilà installée face à l’Océan Indien, bercée par une douce brise. Le soleil diffuse une lumière argentée et la température est très agréable. À 10h, j’ai rendez-vous au Diving Center pour faire du snorkeling le long de la côte de Silhouette.
Cette fois, j’ai aperçu deux requins et une tortue, en plus des poissons multicolores qu’abrite le fond marin ! J’ai aussi vu un énorme corail de forme ronde, vert et bleu. Sur le coup, je l’ai pris pour un poisson… J’ai croisé un grand poisson jaune et vert, assez impressionnant !
Cette planche représente les poissons qui peuplent les fonds marins seychellois. En faisant du snorkeling, j’ai croisé la plupart d’entre eux. En revanche, je me souviens de minuscules poissons bleu cobalt qui ne figurent pas sur la planche ainsi que d’une espèce plus grande, rose et bleu…
C’est très impressionnant de les observer. Ils sont dans leur milieu naturel et ne sont pas du tout effrayés par une présence humaine. Il est donc possible de les voir pendant un bon moment et, parfois même, de les frôler !
Mercredi 10 septembre - Pointe Ramasse-Tout
Ce matin, je prends mon petit-déjeuner sur la plage avant de partir pour une petite excursion en direction de la Pointe Ramasse-Tout. Les randonnées sont d’un niveau difficile à Silhouette car l’île est sauvage, peu balisée et les sentiers sont très escarpés. Je choisis la plus facile car elle dure environ une heure et me permettra de me baigner ensuite. Les autres randonnées ont une durée de 5h et plus… Pour mon dernier jour ici, j’opte pour un mix randonnée et piscine !
Forêt tropicale
Je suis ravie de me retrouver au milieu de la forêt tropicale, riche en couleur, en chant d’oiseaux et en silences soudain. Le sentier grimpe jusqu’à une crête d’où la côte se déploie. Je suis seule au milieu de cet nature fabuleuse et c’est un immense bonheur ! Il fait très chaud sur la crête que je parcours jusqu’au bout mais le vent du large apporte une brise rafraîchissante !
Je sens que mon corps se libère, qu’il se nettoie, qu’il respire ! Mon coeur s’ouvre ! Ce paysage, qu’il soit forestier ou océanique est immense ! À son contact chaque pore de ma peau aspire sa grandeur !
Merci, mon Dieu d’avoir fait un monde aussi beau !
Plage déserte
Après ma petite randonnée, je me suis baignée et endormie sous les palmiers. Avant que la nuit tombe, je pars à la découverte d’une plage dont je n’ai pas encore trouvé l’accès. En effet, il se cache au milieu des rochers. Un petit peu d’escalade, et me voilà sur une plage de sable blanc totalement déserte ! Mon rêve de Robinson Crusoe se réalise enfin ! Je goûte cette solitude avec un grand bonheur…
Crab crossing
Sur l’ensemble du complexe hôtelier, des pancartes indiquants « Crab crossing » sont plantées. En effet, ils prolifèrent et, en particulier sur la plage que j’emprunte pour rentrer vers ma case. Je suis étonnée de la variété de leurs couleurs… Ils sont blancs, roses, gris, marrons et noirs ! Si je m’immobilise, eux aussi. C’est très étrange mais j’ai l’impression que nous nous regardons… J’aimerais savoir comment ces crabes me voient… Comment voient-ils le monde ?… Ont-ils des émotions ?… Que pensent-ils de leurs vies de crabes ?… Comment se manifestent leurs pensées ?…
Goodbye Silhouette…
Demain à 8h30, je prends le ferry pour Praslin qui se trouve de l’autre côté de Mahé. Je traverserai d’abord l’océan pendant 45 minutes pour atteindre Bel Ombre, d’où j’étais partie le 8 septembre en direction de Silhouette. Puis, un taxi me conduira à Cat Coco Jetty où je prendrai un dernier ferry pour arriver à Praslin à 11h45. J’avais réservé une voiture de location sur internet mais je crains que cela n’ait pas bien fonctionné… Je verrai à mon arrivée.
Je quitte la féérie que le Hilton crée à Silhouette Island, un peu soulagée de retrouver « la vie en vraie » avec ses contrastes, ses plaisirs et ses déceptions. Cette atmosphère de perfection perpétuelle a quelque chose de factice qui m’étouffe un peu. Je me sens un peu prise au piège dans un univers parfait où chacun a bien répété son rôle... Il me manque les vibrations de la vie.
Ici, chaque matin se ressemble. Au petit-déjeuner, un employé passe à la table des clients pour savoir si tout va bien… La première fois, c’est rassurant mais la seconde fois, je me suis sentie un peu oppressée… L’employé est toujours souriant et zélé, ce qui peut sembler appréciable mais qui me donne, à la longue, l’impression d’être une capricieuse qui ne supporte pas la moindre anicroche. Et puis, il y a cette phrase répétée à longueur de journée par les serveurs du bar et des restaurants, le préposé aux serviettes de plage, le personnel de la réception… « Everything is all right ? ». À force, je commençe à me demander si je vais bien…
Cela dit, lorsque je demande quelque chose, je l’obtiens tout de suite. C’est impressionnant ! J’ai demandé le « switch off » de la climatisation parce que j’avais froid, le technicien s’est présenté dans ma chambre dans les minutes qui ont suivi ! D’ailleurs, autre chose qui m’a fortement surprise… La femme de ménage, le technicien, le room service… Entrent après avoir sonné, si personne ne répond. J’ai eu l’impression de me faire voler mon intimité. Je me sentais comme à l’internat… Étrange sensation !
J’ai passé trois merveilleuses journées de soleil et de mer à Silhouette dans une cadre de rêve, cependant, j’ai envie de retrouver un espace vraiment privé ainsi qu’une liberté de mouvements et de circulation !… Et puis, ma solitude me manque.